L'anxiété chez l'enfant

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  • Katryne Beaupré

Saviez-vous que les troubles anxieux et dépressifs sont parmi les troubles les plus diagnostiqués chez les jeunes? Selon une étude sur l’épidémiologie des troubles dépressifs et anxieux chez les jeunes faite en 2017, on estimait qu’entre 2.9% et 33% des enfants et adolescents québécois avaient ‘’au moins’’ un trouble anxieux.

L'anxiété chez l'enfant

Saviez-vous que les troubles anxieux et dépressifs sont parmi les troubles les plus diagnostiqués chez les jeunes? Selon une étude sur l’épidémiologie des troubles dépressifs et anxieux chez les jeunes faite en 2017, on estimait qu’entre 2.9% et 33% des enfants et adolescents québécois avaient ‘’au moins’’ un trouble anxieux. Ceci est sans compter l’augmentation fulgurante d’anxiété chez les jeunes qui a été observée dans la population depuis 2020.

Explorons ensemble ce à quoi peut ressembler l’anxiété chez l’enfant et quelques clés pour l’accompagner lorsque les peurs prennent trop de place, que l’anxiété le fige ou même lui fait éviter des activités plaisantes.


Qu'est-ce que l'anxiété chez l'enfant?

D’abord, une distinction importante est à faire entre l’anxiété et le stress. Le stress est vécu devant une situation perçue comme étant menaçante. La personne vivra des symptômes de stress temporairement et lorsque la situation sera passée, le corps s’apaisera et le stress disparaitra.

L’anxiété, quant à elle, perdure dans le temps et prend des proportions plus grandes. L’enfant pourrait alors s’imaginer des scénarios négatifs et catastrophes. Il n’y aura pas nécessairement de déclencheur précis. L’imagination va porter l’enfant plus loin, ce qui entrainera des symptômes (difficultés liées au sommeil, évitement de certaines activités, réactivité intense devant un élément pas ou peu dangereux, etc.).


Stress versus anxiété

À titre d’exemple, un enfant stressé vis-à-vis d’une présentation orale à faire en classe pourrait avoir des symptômes physiques la veille et le jour de la présentation, se montrer inquiet ou encore réticent. Après la présentation orale, le stress cesse et l’enfant se sent mieux immédiatement ou dans les heures qui suivent.

Pour ce qui est d’un enfant ayant un tempérament anxieux, il pourrait par exemple imaginer qu’il coulera son exposé, que son enseignante le critiquera devant tout le monde, que ses camarades de classe riront de lui ou encore qu’il perdra des amis à cause de cette présentation orale. Il pourrait avoir des comportements d’opposition pour éviter d’aller à l’école les jours précédant l’exposé oral ou le jour même, des symptômes physiques associés tels que des maux de ventre, nausées, maux de tête, etc.


Les symptômes de l'anxiété chez l'enfant

Les symptômes diffèrent grandement d’un enfant à l’autre, cette liste n’est pas exhaustive, mais elle permet de se donner une idée de ce à quoi peuvent ressembler les symptômes d’anxiété chez l’enfant.

- Trouble du sommeil

- Perte d'appétit

- Peur intense

- Refus d'aller à l'école ou de participer à des activités sportives (évitement, opposition)

- Difficulté à se faire des amis

- Maux de ventre, vomissements ou fatigue

- Difficultés de concentration ou de mémoire

- Terreurs nocturnes et cauchemars

- Crises de colère


Comment accompagner son enfant s'il vit de l'anxiété?

Plusieurs astuces peuvent s’appliquer pour apaiser l’enfant qui vit de l’anxiété. D’abord et avant tout, un environnement accueillant, chaleureux et sans jugement. L’enfant doit sentir qu’il peut s’exprimer librement à la maison, qu’il sera accueilli et écouté et surtout, que son parent n’est pas dépassé. L’enfant doit sentir que son parent a confiance en ses capacités et qu’il l’estime pour à son tour être confiant.

Ensuite, rendre l’environnement prévisible peut aider à apaiser l’enfant, car l’imprévisibilité est un élément qui contribue à l’anxiété. Pour les plus petits, le parent pourrait par exemple mettre un horaire imagé pour la semaine pour montrer à l’enfant quel jour nous sommes, à quel endroit il ira, qui viendra le chercher aujourd’hui, etc. Attention ici de ne pas tomber dans la rigidité et se garder des variables non définies à l’horaire. Il pourrait aussi y avoir un visuel pour la routine du matin et du soir et un time-timer pour les transitions. Pour les plus grands, on pourrait se contenter de nommer l’horaire de la journée ou de la semaine et répondre aux questions de l’enfant afin de rendre le tout plus prévisible.

L’enseignement de méthodes de respirations et de relaxation peut également contribuer à diminuer l’anxiété. Il existe plusieurs méthodes comme la respiration carrée, la respiration ballon, la relaxation contracte-relâche. En plus de passer un moment de qualité avec son parent, l’enfant sent qu’il a un certain contrôle sur son état et s’apaise physiquement.

Ensuite, si l’enfant s’inquiète beaucoup des exigences scolaires, de ce que les gens pensent de lui, de ses notes, de ses performances sportives, etc. Il est impératif de valoriser les efforts plutôt que les résultats. L’enfant intégrera que ce qui compte est de faire de son mieux. De plus, modéliser l’exemple d’un humain imparfait en parlant de ses erreurs, de comment on s’est repris, de s’excuser fait partie des comportements qui avec le temps feront comprendre à l’enfant qu’il n’a pas à se mettre trop de pression.


Quand consulter?

Si l’enfant adopte des comportements d’évitement (évite d’essayer de nouveaux sports, évite de manger par peur de vomir, évite les situations sociales, etc.), qu’il n’arrive pas à s’intégrer normalement à ses activités quotidiennes et que malgré la mise en place de différentes astuces ci-haut, aucune amélioration notable n’est observée, il serait pertinent de consulter un professionnel.