Quelques clés sur le développement émotionnel de l'enfant
Accompagner l'enfant dans ses tempêtes émotionnelles
Il est parfois difficile de savoir comment réagir lorsqu’on fait face aux crises de nos enfants. La plupart des parents que je rencontre sont conscients qu’ils veulent offrir une autre éducation que celle reçue à leurs enfants, mais ne savent pas comment s’y prendre. Certains confondent l’accompagnement émotionnel et l’accueil avec du laxisme, ce qui est totalement différent.
L’accompagnement de l’enfant dans ses tempêtes émotionnelle consiste davantage en une approche voulant accueillir et accompagner les émotions de l’enfant plutôt que de les réprimer. Lorsqu’on accompagne son enfant dans ses émotions, on met des limites claires (à l’opposé du laxisme).
On sait aujourd’hui que le développement du cerveau de l’enfant ne lui permet pas de gérer les émotions seul, car son lobe frontal est immature. Le développement du cerveau ne se fait pas au même rythme pour tous les enfants, mais généralement on peut s’attendre qu’un enfant sera en mesure de s’autoréguler autour de l’âge de 8 ans. Cela varie énormément d’un enfant à l’autre, ce n’est pas une norme. Comme toutes les sphères développementales, certaines se développent plus rapidement que d’autres et certains enfants ayant des diagnostics comme le TDAH pourraient voir apparaitre l’autorégulation plus tard dans le développement.
Cela dit, peu importe l’âge de vos enfants, il n’est jamais trop tard pour débuter un accompagnement des émotions. La première étape est de s’assurer que l’enfant est en mesure de bien lire les émotions chez les autres et chez lui-même. Il est possible de l’accompagner en nommant régulièrement les signaux et émotions que vous observez chez lui, chez vous et chez les autres. On peut utiliser tous les contextes. Par exemple, vous êtes à l’épicerie avec votre enfant, vous voyez un enfant qui pleure. Vous pouvez nommer à votre enfant ce que vous observez, lui demander de deviner l’émotion et la raison de l’émotion.
Une fois cette étape accomplie, il vous faudra offrir des moyens à l’enfant qu’il pourra utiliser lors des moments de tempêtes (frapper dans un oreiller, crier dans un oreiller, gribouiller, bouger, se changer les idées, etc.). Vous l’accompagnerez dans ces moyens et demeurez le plus près possible physiquement. S’il ne désire pas votre aide, il est possible de nommer que vous serez tout près s’il change d’avis. L’enfant ne doit jamais se sentir rejeté ou laissé à lui-même, car il pourrait éventuellement vouloir refouler ses émotions pour éviter de se sentir rejeté ou inadéquat.
Les limites demeurent importantes, l’enfant doit bien comprendre qu’il n’a pas le droit de frapper ou se faire mal à lui-même. L’enfant a besoin d’un cadre sécurisant plus que jamais lorsqu’il vit une tempête émotionnelle. Votre attitude y sera pour beaucoup dans le retour au calme. Se montrer en confiance et calme favorisera l’apaisement puisque l’enfant pourra coréguler avec vous.
Après la tempête, il est également important d’offrir à l’enfant l’occasion de réparer son geste, s’il y a lieu. Les enfants qui ont beaucoup de difficulté à gérer leurs émotions finissent parfois par avoir une image de soi négative. Le fait de donner l’occasion de réparer son geste diminue l’impact sur l’estime de soi. L’enfant pourra ainsi s’excuser, ramasser, aider quelqu’un, offrir un service, etc.
Pour terminer, j’aimerais dire qu’il est important de vous faire confiance en tant que parent. Vous connaissez vos enfants mieux que personne et savez quels conseils s’appliquent ou non à votre famille. Se familiariser avec tous les trucs que vous lisez sur internet et faire des choix en fonction de votre famille et vos valeurs est le mieux à faire.